AVANT L’ENTRETIEN
- Bien se renseigner en amont sur l’origine/l’appartenance du mineur à une certaine communauté. Sans entretenir certains préjugés, négliger le lien du mineur avec un groupe en particulier serait préjudiciable car il permet au contraire d’avoir une idée plus précise du type d’exploitation, du mode de recrutement et de l’emprise dont peut être victime le mineur. En effet, la connaissance fine de certains groupes, leur histoire, leur place dans le pays d’origine va faciliter, à terme, l’identification et l’accompagnement proposé.
- Se garder des représentations de la « victime idéale ». Il est important de ne pas négliger certains phénomènes comme l’emprise/le conflit de loyauté mais aussi le traumatisme lié à l’exil, qui vont jouer un rôle dans les déclarations du mineur et le ressenti des professionnels. Ce n’est pas parce qu’un mineur dit ne pas être victime d’exploitation ou avoir choisi de commettre des délits, voire les revendique, qu’il n’en est pas moins une victime potentielle de traite. La revendication de ce statut de « délinquant », la mise en avant de ces activités sur les réseaux sociaux peuvent au contraire être des signes du contexte d’incitation dans lequel il évolue et de l’absence de perception de son statut de victime.